Jean-Paul
BELMONDO, acteur français
(1933)
Bibliographie
Acteur
français, né à Neuilly-sur-Seine, le 9 avril 1933. Son père, Paul Belmondo,
d'origine sicilienne, est un sculpteur réputé et sa mère est artiste-peintre.
Son frère, Alain, est directeur de production; sa sœur, Muriel, danseuse. Il
fréquente l'école de la rue Henri Barbusse, l'École Alsacienne - d'où il est
renvoyé car il est chahuteur... - puis divers autres établissements : Louis le grand, Henri IV, etc. Passionné de boxe, Jean-Paul fréquente, en
cachette de ses parents, l'"Avia-Club", un gymnase où il rencontre le
boxeur Maurice Auzel - qui deviendra champion de France.
À seize ans, il décide de devenir acteur. Malgré une audition malheureuse
devant André Brunot, de la Comédie Française, il ne se décourage pas et prépare
le Conservatoire chez Raymond Girard. Un an après, le 3 juillet 1950, il débute
sur scène avec une tournée dans les hôpitaux de Paris, dans le rôle du
Prince de "La Belle au Bois Dormant". En 1951, il passe le concours
d'entrée au Conservatoire et fait la connaissance de ses condisciples qui
deviendront ses amis fidèles : Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort,
Michel Beaune et Pierre Vernier.
Le 4 décembre 1953, il épouse Élodie - la meilleure danseuse de
Saint-Germain-des-Prés - dont il aura trois enfants : Patricia, Florence
et Paul. Le 1er juillet 1956, c'est la sortie triomphale du Conservatoire, plébiscité
par ses camarades, après avoir obtenu du Jury un "1er accessit" pour
"Amour et Piano", de Feydeau et un "second accessit" pour
"Les Fourberies de Scapin".
En 1957, il débute à l'écran dans de petits rôles : SOIS BELLE ET TAIS-TOI, LES TRICHEURS, LES COPAINS DU DIMANCHE. En 1959, il rencontre pour la
première fois Claude Chabrol qui lui fait tourner À DOUBLE TOUR puis c'est la
révélation de À BOUT DE SOUFFLE, dont il est la vedette, aux côtés de Jean
Seberg, dans une mise en scène de Jean-Luc Godard. Jean-Paul Belmondo devient célèbre.
François Truffaut déclare : "Pour moi, cela ne fait aucun doute,
Jean-Paul Belmondo, est le meilleur "jeune premier" actuel, le
meilleur et le plus complet. Belmondo peut jouer avec autant de vraisemblance et
de naturel un aristocrate ou un garçon du peuple, un intellectuel ou un
gangster, un prêtre ou un clown. Cette disponibilité est telle que Jean-Paul
pourrait même jouer un homme aimé des femmes, un séducteur, ou au contraire
un homme rejeté par elles et ces deux rôles contradictoires il serait capable
de les conduire vers le drame ou vers la comédie, "à la demande".
En 1964, Jean-Paul Belmondo rencontre un grand succès populaire avec L'HOMME DE
RIO, aux côtés de Françoise Dorléac. Il aborde tous les genres :
l'aventure avec 100 000 dollars AU SOLEIL, le drame avec WEEK-END À ZUYDCOOTE,
la fantaisie avec LES TRIBULATIONS D'UN CHINOIS EN CHINE, le délire avec
PIERROT LE FOU, la gravité avec la LA SIRÈNE DU MISSISSIPI ou l'action avec
BORSALINO. Désormais il incarne avec autant d'aisance des héros aussi
dissemblables que ceux du VOLEUR, du DR. POPAUL, de L'HÉRITIER, de STAVISKY ou
du CORPS DE MON ENNEMI.
Sous la direction de cinéastes d'un tempérament aussi différent que Louis
Malle, Claude Chabrol, Philippe Labro, Alain Resnais ou Henri Verneuil.
Jean-Paul Belmondo dit de lui : "Je ne vis que pour jouer et continue
à jouer quand je vis. Ce que j'apprécie le plus dans ma gloire, c'est la
possibilité de pouvoir jouer ce que je veux. Je suis fier d'être une vedette
populaire, comme l'étaient avant-guerre Aimos, Carette et... Gabin. Si dans dix
ans, j'ai disparu du podium, j'espère que certains de mes films passeront dans
les cinémathèques et que l'on dira de moi : il a fait une belle carrière".
" (...) L'idéal serait de pouvoir taper dans le mille à chaque fois
(...). L'idéal serait de pouvoir se dire à chaque film : "Il est
formidable". Mais je crois que le type qui pourrait faire ça, on le
mettrait dans un musée, parce que ça n'existe pas. (...) Souvent, j'entends
des jeunes dire : "Je ne ferai pas ci, je ne ferai pas ça".
C'est bien d'avoir de la rigueur, mais ça n'est pas possible tout le temps; en
tout cas, je n'ai pas fait de choses que je juge, moi, déshonorantes... "
(1).
En effet, au cours de la décennie 78-87, Jean-Paul Belmondo Bebel dans la
conversation courante - a souvent " tapé dans le mille". FLIC OU
VOYOU, LE GUIGNOLO, LE PROFESSIONNEL, L'AS DES AS ou LE MARGINAL ont connu de
spectaculaires succès au box office de la fréquentation, dépassant le million
d'entrées en exclusivité parisienne. Depuis LES MORFALOUS - " Je vous
mentirais si je vous disais que c'est mon film préféré " (1) - il semble
que le célèbre comédien ait le souci de modifier son image auprès du public.
C'est ainsi, par exemple, qu'il a mis fin à sa longue collaboration avec René
Château qui s'occupait du lancement de ses films depuis HO ! (1968) :
"Quand j'ai vu arriver le même projet d'affiche que d'habitude pour
JOYEUSES PAQUES, j'ai craqué... J'en avais marre de voir toujours les mêmes
dessins, même quand les films étaient très différents." (1).
De même, à ceux qui lui reprochent de tourner toujours sous ta direction de
Lautner, Oury, Verneuil ou Deray, Belmondo répond par HOLD-UP, réalisé par
Alexandre Arcady, un cinéaste de quarante ans. Le comédien regrette d'ailleurs
que les divers projets envisagés depuis le début des années 80 avec de jeunes
cinéastes - Claude Miller, Yves Boisset, Claude Pinoteau ou Alain Corneau -
n'aient pu aboutir : "Finalement, ça revient toujours à une question
d'écriture... On se dit : "Tiens, on va faire un film ensemble. (...)
" Mais après, tout le monde s'embrouille, (...) Ce n'est tout de même pas
de ma faute si personne en France n'est capable d'écrire ASPHALT JUNGLE ou L'ULTIME
RAZZIA ! (...) Je préfère tourner avec de très bons faiseurs comme
Verneuil ou Lautner. Pourquoi, en effet, faire un film avec Spounzi, qui va
faire la même chose, en moins bien ? (...) ">(2).
A la cinquantaine passée, au moment où un comédien se doit de mettre en
question sa carrière, il paraît évident que J.P. Belmondo, comme Alain Delon,
tient avant tout à ne pas rester enfermé dans les légendes qui ont fait sa
gloire : "Je sais qu'il y a aussi une légende qui dit: " S'il ne
se pend pas sous un hélicoptère, il ne fera pas le film... >~. Ça, c'est
faux aussi. " (1), ne pas apparaître coupé des jeunes talents :
"Le danger, c'est que des types se disent : "Ce garslà, on ne
peut pas l'approcher". Je crois que si, demain, vous me dites " Il y a
machin qui vous appelle, voyez-le ", je ne le foutrai pas à la porte !
" (1).
Le souci de modifier son image, de refuser le confort des légendes et d'un
splendide isolement passe aussi par le risque d'un retour aux sources, celui
d'une remontée sur les planches, en 1987, pour incarner le comédien par
excellence, Kean, mis en scène par Robert Hossein. Et, ce risque pris,
Jean-Paul Belmondo remporte un nouveau triomphe...
Filmographie
1957 SOIS BELLE ET TAIS-TOI !
(Marc Allégret) - DRÔLE DE DIMANCHE (Marc Allégret) - À PIED, À CHEVAL ET
EN VOITURE (Maurice Delbez) - LES COPAINS DU DIMANCHE (Henri Aisner).
1958 LES TRICHEURS (Marcel Camé) - MADEMOISELLE ANGE (Ein Engel auf
Erden, Geza Radvanyi) - CHARLOTTE ET SON JULES (c.m., Jean-Luc Godard).
1959 À DOUBLE TOUR (Claude Chabrol) - CLASSE TOUS RISQUES (Claude
Sautet) - LES DISTRACTIONS (Jacques Dupont) - LA FRANÇAISE ET L'AMOUR ("L'Adultère",
Henri Verneuil).
1960 À BOUT DE SOUFFLE (Jean-Luc Godard) A - LA NOVICE (Lettere di una
novicia, Alberto Lattuada) B MODERATO CANTABILE (Peter Brook) - LA VIACCIA
(Mauro Bolognini) D - LA CIOCIARA (Vittorio De Sica).
1961 LÉON MORIN, PRÊTRE (Jean-Pierre Melville) C - UNE FEMME EST UNE
FEMME (Jean-Luc Godard) - LES AMOURS CÉLÈBRES ("Lauzan", Michel
Boisrond) - UN NOMME LA ROCCA (Jean Becker) - CARTOUCHE (Philippe de Broca).
1962 UN SINGE EN HIVER (Henri Verneuil) - UN C‘UR GROS COMME ÇA (François
Reichenbach).
1963 LE DOULOS (Jean-Pierre Melville) - LA MER À BOIRE (Mare matto,
Renato Castellani) - PEAU DE BANANE (Marcel Ophuls) - DRAGÉES AU POIVRE
(Jacques Baratier) - L'AÎNÉ DES FERCHAUX (Jean-Pierre Melville).
1964 L'HOMME DE RIO (Philippe de
Broca) - ÉCHAPPEMENT LIBRE (Jean Becker) - LA CHASSE À L'HOMME (Edouard
Molinaro) -100 000 dollars AU SOLEIL (Henri Verneuil).
1965 WEEK-END A ZUYDCOOTE (Henri Verneuil) - PAR UN BEAU MATIN D'ÉTÉ
(Jacques Deray) - PIERROT LE FOU (Jean-Luc Godard) - LES TRIBULATIONS D'UN
CHINOIS EN CHINE (Philippe de Broca).
1966 TENDRE VOYOU (Jean Becker) - PARIS BRÛLE-T-IL ? (René Clément)
- LA BANDE À BEBEL (c.m.,Charles Gérard).
1967 CASINO ROYALE (John Huston, Ken Hughes, Val Guest, Robert Parrish et
Joe Mc Grath) - LE VOLEUR (Louis Malle). D
1968 HO ! (Robert Enrico). B
1969 DIEU A CHOISI PARIS (Gilbert Prouteau et Philippe Artays) - LE
CERVEAU (Gérard Oury) - LA SIRÈNE DU MISSISSIPI (François Truffaut) - UN
HOMME QUI ME PLAÎT (Claude Lelouch).
1970 BORSALINO (Jacques Deray).
1971 LES MARIÉS DE L'AN II (JeanPaul Rappeneau) - LE CASSE (Henri
Verneuil).
1972 DOCTEUR POPAUL (Claude Chabrol) - LA SCOUMOUNE (José Giovanni).
1973 L'HÉRITIER (Philippe Labro) - LE MAGNIFIQUE (Philippe de Broca).
1974 STAVISKY (Alain Resnais). C - T'ES FOU MARCEL (c.m., Jean Rochefort,
apparition).
1975 PEUR SUR LA VILLE (Henri Verneuil) A - L'lNCORRIGIBLE (Philippe de
Broca).
1976 L'ALPAGUEUR (Philippe Labro) - LE CORPS DE MON ENNEMI (Henri
Verneuil).
1977 L'ANIMAL (Claude Zidi)
1979 FLIC OU VOYOU(Georges Lautner).
1980 LE GUIGNOLO (Georges Lautner).
1981 LE PROFESSIONNEL (Georges Lautner).
1982 L'AS DES AS (Gérard Oury).
1983 LE MARGINAL (Jacques Deray).
1984 LES MORFALOUS (Henri Verneuil) - JOYEUSES PAQUES (Georges Lautner).
1985 HOLD-UP
(Alexandre Arcady).
1987 LE SOLITAIRE (Jacques Deray) - LES PROS (c.m. - Florence
Moncorgé-Gabin).
1988 ITINERAIRE D’UN ENFANT GATE (Claude Lelouch)
1992 L’INCONNU DANS LA MAISON ()
1996 DESIRE ()
1999 PEUT ETRE ()
2000 LES ACTEURS (Bertrand Blier)