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Classification (25 superfamilles) Les coléoptères (Coleoptera) sont un ordre d'insectes dotés d'élytres protégeant leurs ailes. Le mot « coléoptère » vient du grec κολεός « fourreau » et πτερόν « aile ». Il s'agit de l'ordre qui comporte le plus grand nombre d'espèces (environ 360 000 décrites.). Beaucoup d'espèces ou des groupes d'espèces ont des noms vernaculaires bien implantés ; les scarabées, les coccinelles, les lucanes, les chrysomèles, les hannetons, les charançons, les carabes, par exemple, sont des coléoptères. Ils vivent pratiquement dans tous les biotopes, excepté les milieux polaires et océaniques. Ils possèdent en général deux paires d'ailes. La première paire d'ailes, quelquefois très colorée, appelée élytres, forme la carapace de ces insectes et la deuxième paire, les ailes membraneuses, servent au vol. La discipline de l'entomologie s'occupant plus particulièrement des coléoptères est nommée coléoptérologie.
Rosalie des Alpes (Rosalia alpina) - Cérambycidés (env 25.000 esp) La Rosalie des Alpes ou Rosalie alpine (Rosalia alpina) est un insecte coléoptère appartenant à la famille des cérambycidés. Cet insecte est protégé par la loi et sa capture interdite dans de nombreux pays d'Europe. La rosalie alpine est un longicorne très reconnaissable : son corps est relativement grand (18–38 mm), étroit, aplati, gris-bleu avec des taches noires de formes variables sur les élytres. Il possède de très longues antennes bleues dont chaque article porte des touffes de soie noire. Ces caractéristiques en font une espèce d'une rare beauté bénéficiant d'une protection dans de nombreux pays. Ce longicorne est présent en Europe centrale et méridionale, au Proche-Orient et jusque dans le Caucase, dans les régions collinéennes et montagneuses jusqu'à des altitudes de 1 400 mètres, surtout dans les Alpes jusqu'en Slovaquie. En France, cette espèce est présente surtout dans les Pyrénées, les Alpes et les Cévennes, bien que son aire de répartition s'étend aujourd'hui assez largement vers le nord, où de nombreux individus ont pu être observés en bord de Loire notamment dans la région des Mauges. Elle est présente aussi dans les forêts de hêtre des montagnes de la Corse. La Rosalie est un insecte en voie de disparition en Suisse, Allemagne, Pologne et Hongrie, où elle est protégée. Elle est également inscrite au Livre rouge de Russie.
"Mouche" d'Espagne (Lytta vesicatoria)- Méloidés (env 2.500 esp) La cantharide officinale, Lytta vesicatoria, est un insecte coléoptère de la famille des méloïdés. Il mesure de 12 à 21 mm de long, son corps est allongé, et d'une couleur vert brillant. On l'appelle aussi mouche cantharide ou mouche espagnole ou encore mouche de Milan, bien que ce ne soit absolument pas une mouche d'un point de vue scientifique (diptère). Malgré son nom, elle n'appartient pas à la famille des cantharidés et n'est pas non plus une « mouche » (ordre des diptères). Elle ne se trouve pas spécialement en Espagne ou à Milan, mais c'est un insecte aux propriétés particulières. De surcroit, elle possède un venin toxique assez dangereux !!! Tout sonne faux dans cet insecte méconnu !!! La cantharide officinale se remarque par ses élytres luisants, le plus souvent vert vif aux reflets mordorés ou cuivrés. Des variantes asiatiques existent, tirant sur le rouge-cuivré, certaines sous-espèces présentant des bandes rouges plus marquées sur le bord des élytres. Le corps est allongé, la tête est bien séparée, élargie en arrière et les antennes sont fines, plus longues chez le mâle. Le thorax est petit et le bout de l'abdomen, mou, dépasse en arrière des élytres. Lytta vesicatoria dégage à distance une odeur forte assez désagréable, rappelant une odeur de souris et si cela n'est pas suffisant pour décourager les prédateurs, elle a une arme redoutable, la cantharidine, substance très toxique, vésicatoire, qu'elle sécrète par tous les pores de son corps. Ce poison violent provoque des brûlures sur la peau et est très dangereux pour les yeux. La cantharidine est encore employée aujourd'hui en pharmacopée comme emplâtre vésicant pour soigner de nombreuses affections. Au XIXe siècle, la récolte des cantharides officinales était assez répandue et rémunératrice. Mais une autre caractéristique a assuré la célébrité de la « mouche espagnole », c'est la propriété aphrodisiaque de la cantharidine. Depuis l'Antiquité, une poudre faite avec l'insecte est reconnue comme étant un stimulateur de l'érection. Cette réputation est surfaite mais surtout dangereuse. L'absorption de poudre de cantharide provoque une inflammation des voies urinaires. L'érection, pathologique, en est une conséquence parmi d'autres : émissions d'urines sanglantes, vomissements, douleurs abdominales. La surdose peut être mortelle (50 à 100 mg suffisent). D'après le spécialiste Yves Cambefort, « Son action principale est d'irriter l'urètre, ce qui peut en effet provoquer une forte érection et un gonflement du gland, par une excitation réflexe dont le point de départ se trouve dans les muqueuses urinaires enflammées. ». On retrouvait notamment de petites quantités de cette poudre dans les « dragées d'Hercule ». Le marquis de Sade utilisait à l'occasion des bonbons d'anis enrobés de poudre de cantharide qu'il offrait à ses partenaires. Il fut embastillé pour empoisonnement pour avoir offert des bonbons à la cantharide à quatre femmes lors d'une soirée, les effets n'étant pas ceux espérés. Le président Félix Faure, décédé à l'Élysée durant un rapport sexuel avec sa maîtresse en aurait été consommateur (ce qui expliquerait son décès). La poudre de cantharide est aussi un des ingrédients possibles du ras el hanout (dont la composition est très variable), un ensemble de 25 à 50 épices utilisés dans la cuisine maghrébine, en particulier dans les traditionnels tajines et couscous. Ce coléoptère a été popularisé par son utilisation par Serge Gainsbourg dans sa chanson Ballade de Johnny-Jane.
Goliath royal (Goliathus regius) - Famille des Scarabéidés Goliathus regius est très similaire à Goliathus goliatus à la fois par ses caractéristiques de structure et de couleur. C'est l'une des plus grandes espèces du genre Goliathus, avec une longueur de corps d'environ 50 à 110 millimètres chez les mâles. Le corps est large et plat. Les élytres sont de couleur blanchâtre avec un schéma complexe de taches noires, et le prothorax (bouclier thoracique) porte une grande bande noire longitudinale. La tête porte une corne noire en forme de Y chez les mâles, utilisée dans des combats avec d'autres mâles. Les pattes sont longues, puissantes, noires. Les femelles ont deux pointes à l'extérieur des pattes. Malgré leur grand corps, ces coléoptères volent bien. Ils ont une seconde paire d'ailes large et membraneuse. Lorsqu'elles ne sont pas en cours d'utilisation, ces ailes sont maintenues complètement pliées sous les élytres. Ces coléoptères se nourrissent principalement de la sève des arbres et de fruits. Les larves vivent dans le sol et ont besoin d'un régime riche en protéines, car ils grandissent très rapidement. En captivité, elles peuvent manger de la nourriture commerciale pour chat ou pour chien. Même sous des conditions optimales, les larves mettront environ 4 mois pour arriver à maturité, ce qui correspond à la durée de la saison des pluies. Les larves peuvent atteindre une longueur de 130 mm et un poids d'environ 100 g. Lorsque la taille maximale est atteinte, la larve construit un cocon dans laquelle elle effectue sa métamorphose (la nymphose) à l'état adulte. À ce stade, elles passent la majeure partie de la saison sèche. En captivité, les adultes peuvent vivre plus d'un an, mais la vie en liberté est probablement beaucoup plus courte. Cette espèce est présente dans l'ouest de l'Afrique équatoriale, Burkina Faso, Ghana, Guinée, Côte d'Ivoire, Nigeria et Sierra Leone.
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